- GPRF
- Gouvernement Provisoire de la République française. Le 26 mai 1944, à Alger, le CFLN (Comité Français de Libération Nationale) devint GPRF. Il fut transféré à Paris où il succéda à l'État français, en août 1944. Il fut officiellement reconnu par les Alliés le 3 octobre 1944 et dura jusqu'au 16 janvier 1947, date inaugurale de la IVe République. Le GPRF fut d'abord présidé par le général de Gaulle (jusqu'à sa démission en janvier 1946), puis par Félix Gouin (SFIO), Georges Bidault (MRP) et Léon Blum (SFIO). L'action du GPRF, dans une période tumultueuse, fut considérable. En politique extérieure, il poursuivit la guerre aux côtés des Alliés et obtint de participer à la capitulation de l'Allemagne, en mai 1945, aussi bien à Reims qu'à Berlin. La France obtint une zone d'occupation en Allemagne, comme les trois autres grands vainqueurs. Elle obtint également un siège de membre permanent (donc avec droit de veto) au Conseil de Sécurité de l'ONU. En matière coloniale, le GPRF tenta une reprise en main, parfois brutale, de l'Empire ébranlé par les événements de la Seconde Guerre mondiale. Cela se traduisit par une répression sévère en Algérie (mai 1945) et par l'incapacité à trouver un compromis viable avec le mouvement nationaliste indochinois. À l'intérieur, surtout, il fallait procéder à une véritable reconstruction politique, économique et morale du pays. Une épuration fut menée contre les Collaborateurs et le personnel de Vichy, avec une efficacité inégale. Par ailleurs, il fallut juguler un mouvement « d'épuration » spontané et incontrôlé, parfois aveugle ou excessif. Simultanément, le GPRF dut imposer son autorité aux autorités locales issues de la Résistance intérieure, et où les communistes tenaient une place importante. Après bien des péripéties et plusieurs référendums, une nouvelle Constitution fut adoptée (et ratifiée en octobre 1946), qui devait être celle de la IVe République. La reconstruction économique était imperative et urgente. Un Commissariat général du plan de modernisation jeta les bases d'une planification souple. Des branches importantes de l'économie furent nationalisées: énergie (charbon, gaz, électricité), finances (banques, assurances), certaines firmes industrielles (Renault), etc. De grands organismes d'État furent créés, tels le CEA, le Bureau des Pétroles, etc.
Sigles et Acronymes francais - Paris: éd. Belin. G. Himelfarb. 2002.